mercredi 14 janvier 2009

Explosion - Deux hommes sautent avec leur bombe en Corse


Doutes et interrogations subsistent après la mort de deux personnes en Haute-Corse. Mouvance nationaliste ou piste « crapuleuse », aucune thèse n’est pour le moment confirmée par les services de police.
Lundi en fin d’après-midi, une clameur sourde retentit dans la plaine orientale corse. Alertés par la déflagration, certains témoins préviennent les secours. Un hangar situé sur la commune de Casevecchie, non loin d’Aléria, est en flammes. A leur arrivée dans l’exploitation agricole, les sapeurs-pompiers découvrent un bâtiment dans un état d’embrasement généralisé. Après plusieurs heures de lutte, l’incendie est finalement maîtrisé. Dépêchés sur place, les démineurs découvrent alors deux corps déchiquetés et à moitié calcinés à l’intérieur du bâtiment. L’un d’eux, âgé de 61 ans, serait originaire d’Aléria. Cet homme ne serait pas connu comme étant un sympathisant du mouvement nationaliste. La thèse d’un incendie accidentel est rapidement écartée. Dans un premier temps, les enquêteurs semblent se diriger vers la piste nationaliste. Tout semble à cet instant accréditer cette hypothèse. Le lieu particulièrement isolé qui pourrait avoir servi de repère à la fabrication d’explosifs et la micro-région qui abrite l’un des noyaux durs du mouvement. A trois reprises, depuis janvier 2006, des nationalistes corses, quatre au total, avaient trouvé la mort dans l’explosion d’une bombe qu’ils transportaient, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), près de Corte et à Solaro, en Haute Corse. Les enquêteurs demeuraient toutefois extrêmement prudents. « Bien sûr qu’on pense tout de suite à des gens qui pourraient être sympathisants du mouvement terroriste FLNC, mais pour l’instant il est encore trop tôt pour en parler dans la mesure où on ne connaît pas le nom des victimes », estimait, le soir même, Gilles Leclair, le coordinateur des forces de sécurité en Corse.

Confusion des genresAujourd’hui, si l’« idéologie » du plastiquage à tous crins persiste, elle apparaît, au fil des mois et des années, de moins en moins claire. Peu lisible. Trouble. C’est précisément ce qui rend cette nouvelle affaire dramatique : la – probable – confusion des genres. Devant ce miroir où personne ne sait plus qui est qui, toutes les hypothèses paraissent vraisemblables, même celle d’un simple règlement de comptes… Confiée à la section de recherches de la gendarmerie d’Ajaccio, l’enquête s’annonce délicate. Hier matin, un poste de commandement a été installé à environ 150 mètres du hangar et un important dispositif d’investigation a été déployé. Deux hélicoptères survolaient les lieux pour reconstituer en trois dimensions la scène de crime. Sur place, Alexandre Plantevin, le vice-procureur de la section antiterroriste du parquet de Paris, saisi de l’affaire, supervisait les opérations. Une cinquantaine de gendarmes appuyés par neuf techniciens de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), dépêchés dans la nuit de Paris, étaient à pied d’œuvre pour déterminer l’identité des deux hommes et tenter de reconstituer le puzzle de ce nouveau drame.

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