vendredi 26 décembre 2008

Paris - Un enfant décède à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul



Placée en garde à vue, une infirmière a reconnu avoir administré un mauvais médicament à la jeune victime
L’enfant avait été conduit par ses parents à l’hôpital parisien Saint-Vincent-de-Paul, mercredi, pour une angine. Mais l’infirmière qui l’a pris en charge lui a administré, par erreur, du chlorure de magnésium ou de potassium. Le garçonnet de trois ans n’a pas survécu à cette faute tragique. L’infirmière du service de pédiatrie générale a été placée en garde à vue, mercredi, à 23 heures, à la brigade de répression de la délinquance à la personne (BDRP) de Paris, en charge de l’enquête.
A l’heure où nous mettions sous presse, hier, le parquet de Paris devait rendre sa décision sur le prolongement ou non de la garde à vue. Cette infirmière, décrite comme une personne expérimentée, exerçait depuis onze ans dans l’établissement et « travaillait depuis quatre ans dans le service de pédiatrie », a précisé l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP).
« L’infirmière elle-même a reconnu une erreur, elle s’en est tout de suite d’ailleurs ouverte à son chef de service », a expliqué Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, en marge d’une visite à l’hôpital Robert-Debré de Paris (XIXe). Un propos corroboré par le président suppléant du conseil d’administration de l’AP-HP Jean-Marie Le Guen qui a évoqué un « dysfonctionnement individuel » tout en s’en remettant au travail des enquêteurs.
Le placement en garde à vue, qualifié de « procédure normale » par Roselyne Bachelot, a été contesté par le syndicat CGT-Santé qui le juge disproportionné, « l’erreur de l’infirmière n’étant pas intentionnelle ». L’enfant avait été conduit à l’hôpital par ses parents en fin d’après-midi de la veille de Noël pour une infection bénigne. Conduit au service de réanimation après l’administration du médicament, son décès a été prononcé vers 20 heures. Les parents de la jeune victime ont été pris en charge par le personnel de l’hôpital.
Trois enquêtes ont été ouvertes pour comprendre les circonstances de cet accident. Une enquête judiciaire, un audit interne mandaté par l’assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) afin de « retracer le fil de tout ce qui a pu se passer jusqu’à cette situation dramatique », précise l’organisme. Enfin, à la demande de Roselyne Bachelot, une enquête administrative a été confiée à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) de Paris.
Edition France Soir du vendredi 26 décembre 2008 page 13

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