vendredi 26 décembre 2008

Drame - Le PDG des chantiers navals a craqué



Devant un passif financier trop lourd, Joël Gamelin a mis fin à ses jours dans son bureau.
Une enquête a été ouverte par la police de La Rochelle (Charente-Maritime) après la mort de Joël Gamelin, ce chef d’entreprise de cinquante-cinq ans, père de trois enfants, qui a mis fin à ses jours dans son bureau le 24 décembre. « La thèse du suicide ne devrait faire aucun doute », rapportait, hier, une source proche de l’enquête. Créée en 1980, la société de chantiers navals Gamelin, compte aujourd’hui 120 employés, dont une trentaine à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
Spécialisée dans la construction de navires à passagers, l’entreprise ambitionnait de s’ouvrir à la commercialisation de super-yachts à Saint-Malo. Seulement voilà, malgré ses projets de diversification, la société que tout le monde croyait en plein développement se voit placée en redressement judiciaire, le 5 décembre dernier, pour cessation de paiement.
Une décision qui avait anéanti son PDG, pourtant connu pour son tempérament coriace. Cet ancien ouvrier chaudronnier devait sa réussite à une détermination et un courage sans faille. Une période d’observation de six mois lui avait cependant été laissée pour apurer un passif de 2,3 millions pour un actif de seulement 28.600 euros. Mais la dette était trop lourde et Joël Gamelin ne le supportait pas. La veille de Noël, à l’heure du déjeuner, profitant de l’absence de son personnel, le patron des chantiers navals décide d’en finir.
Le soutien des collectivités locales n’y a rien fait. Pas même la confiance que tous lui renouvelaient. L’homme a craqué. Le décès de Joël Gamelin provoque une grande émotion dans la région. Le PDG laisse derrière lui une société qui avait donné donné naissance à plus de 150 navires civils : voiliers de luxe ou coureurs des mers. Un fleuron naval national.
Edition France Soir du vendredi 26 décembre 2008 page 13

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire