mercredi 14 janvier 2009

Hormone de croissance - “Ce procès n’est pas celui du corps médical”


Jeanne Goerrian est présidente de l’Association des victimes de l’hormone de croissance. Depuis la mort de son fils, Eric, décédé à l’âge de 24 ans, cette femme combative attend que les responsables soient jugés.
FRANCE-SOIR. Quel est votre sentiment à la veille du jugement ?JEANNE GOERRIAN. Depuis quinze jours, je remonte le moral des familles. J’ai moi-même beaucoup d’émotion, car c’est pour nous une journée exceptionnelle et je veux croire qu’ils seront reconnus coupables d’avoir provoqué la mort des enfants. J’ai confiance parce que les fautes sont quand même caractérisées et j’espère que ces mandarins, qui se sont montrés assez imbus d’eux-mêmes, ce qui a quand même été la cause du drame, redescendront de leur piédestal. Mais je tiens à préciser que ce procès n’est pas celui du corps médical, il y a beaucoup de médecins et de personnel soignant qui aident les familles. Ceux-là, on ne les remerciera jamais assez.
Avez-vous été déçue, comme certaines familles l’ont été, par les réquisitions ?Nous ne sommes pas là pour évaluer les sanctions. Ce n’est pas notre rôle. La justice a des règles. Parfois, elles paraissent normales, parfois non. Mais c’est ainsi et il faut respecter le droit.


Une association de victimes vient d’écrire au procureur pour exiger des sanctions exemplaires…J’ai été énormément surprise par cette démarche. Je ne vois pas comment on peut demander au parquet de faire appel avant même que la sanction soit prononcée. Ca veut dire qu’on part perdant. Et, moi, je veux que toutes les familles gagnent !
Regrettez-vous l’absence du Pr Job ?Le Pr Job était âgé mais il a pu être là pendant les quatre mois du procès et c’est ce qui était important car on avait besoin de son éclairage. Il est absent aujourd’hui mais je suis trop respectueuse de la mort, une étape toujours difficile pour les familles.
Aviez-vous été touchée lorsqu’il a demandé pardon ?C’était lors d’une audience un peu particulière, un peu violente. Mais un pardon, il faut qu’il soit dit avec spontanéité. C’est quelque chose qu’on ne doit pas vous souffler. Non, je n’ai pas ressenti grand-chose à ce moment-là.
La juge Bertella-Geffroy a mené cette longue instruction, parfois sous les critiques…J’ai beaucoup d’admiration pour elle. Elle a réussi à aller au bout d’un travail colossal de façon intègre. Elle aussi, on ne la remerciera jamais assez…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire