samedi 17 janvier 2009

Inde - Sur les traces de Jean-Baptiste



Cet ancien webmaster à Nancy, 27 ans, effectuait un tour du monde à vélo. Au bout de cinq mois de voyage, il s’est volatilisé à Bombay. Ses parents sont partis à sa recherche.
Ils étaient aux abords du temple de Madurai hier, dans le sud de l’Inde, et projettent de poursuivre leur route entre Pondichéry et Varkala, là où Jean-Baptiste est sans doute passé. Accompagnés d’un guide chauffeur, les parents du jeune homme, Pierre-Marie et Marie-Claire Talleu, sillonnent le pays. Ils distribuent des tracts, collent des affiches. Marie-Claire, 54 ans, et Pierre-Marie, 66 ans, sont en Inde depuis la mi-novembre et ont entrepris de médiatiser l’affaire, avec leurs petits moyens. Un travail de fourmi dans ce « pays où l’on se sent si petit ». Mais l’accueil est bon : « Les gens s’intéressent à notre histoire. Quand ils nous voient coller des affiches, ils s’attroupent autour de nous et posent un tas de questions. »
Commission rogatoire en suspens
Les parents de Jean-Baptiste resteront en Inde au moins jusqu’à la fin février. A moins que la commission rogatoire internationale réexpédiée il y a deux semaines soit enfin validée par les autorités locales. Lundi dernier, Pascal Jacquemin, le maire de Villers-lès-Nancy et Hervé Féron, député PS de Meurthe-et-Moselle, se sont entretenus avec l’adjoint de l’ambassadeur d’Inde en France pour faire avancer la requête. « Une rencontre cordiale qui nous a permis de constater que le dossier était bien connu », souligne le député. Pendant ce temps, à Pondichéry, les parents de Jean-Baptiste rencontraient l’ambassadeur de France. Et attendent maintenant avec impatience le feu vert des autorités indiennes qui permettra aux enquêteurs français d’arriver sur place. Dans ce cas-là, « nous resterons avec eux », précise Marie-Claire.

« Les enquêteurs indiens disent avoir tout vérifié. Ils ne croient pas que quelque chose de grave soit arrivé à Jean-Baptiste », explique Marie-Claire. Des policiers qui dressent un portrait de Jean-Baptiste en décalage avec la réalité, selon sa mère : « Il est perçu comme un baba cool qui aurait pu se volatiliser du jour au lendemain. Or Jean-Baptiste est parti faire ce tour du monde parce que c’était un défi pour lui. C’est la performance sportive qui l’intéressait et les rencontres qu’il allait faire. Il avait mûri son projet depuis deux ans et déjà effectué des voyages avec ses frères. Juste avant de partir, il avait parcouru la Norvège à vélo. » Fin juin 2007 donc, Jean-Baptiste démissionne de son poste de graphiste webmaster à Nancy. Il prévoit de s’envoler vers un nouvel horizon et d’entamer son tour du monde en solitaire. Il part le 18 juillet 2007 après avoir passé plusieurs jours dans le sud de la France en famille.Absence de mailsDurant son voyage, il communique avec ses proches par courrier électronique, les tenant ainsi informés de son parcours. Le 4 décembre, il atterrit à Bombay. Le 5, il effectue deux retraits bancaires de 20 et 200 euros. Puis plus rien. Plus de nouvelles. Pas même de réponse à la carte d’anniversaire que Marie-Claire lui a envoyé par mail, le 11 décembre. Au fil des jours qui passent, l’inquiétude de ses proches grandit. Si plusieurs hypothèses traversent leur esprit, agression pour prélévement d’organe, assassinat, alimentées au grès des conversations, aujourd’hui ses parents penchent davantage pour l’amnésie. « Nous sommes convaincus qu’il est vivant. Mais il est dans une mauvaise passe de laquelle il faut sortir », explique Marie-Claire.

Au fil des villes qu’il traverse, le couple a récolté de nombreux témoignages de personnes qui disent avoir vu Jean-Baptiste dans les hôtels ou auberges dans lesquels ils passent. Dernièrement, à Tanjavur, quatre employés leur ont encore certifié que Jean-Baptiste était venu dans ce même lieu. Quand ? La réponse est dans les registres. Mais l’information n’a pu encore être vérifiée, faute de temps. Et puis les gens de passage ne signent pas forcément… Marie-claire a envoyé un mail à l’avocat, à l’attaché de l’ambassade d’Inde, afin que tous les registres soient vérifiés. « Si au moins on parvenait à voir son nom, ça voudrait dire qu’il n’a pas été assassiné à Bombay », explique-t-elle. Une trace de vie inespérée.

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